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Au fil du temps !

De tous temps, la bourrache fût associée à l’ivresse. Au Moyen Age, l’école de Salerne, première école de médecine d’Europe, la mentionnait dans ses poèmes « Moi, la bourrache, je donne toujours la joie… ». « L’herbe à la suée » est, aussi, une fameuse médicinale, du bout de ses feuilles à l’huile de ses graines.

Sa composition chimique

Les sommités fleuris de bourrache contiennent environ 10% de mucilages, des minéraux et des polyphénols dont des acides phénols classiques comme l’acide chlorogénique et l’acide rosmarinique ainsi que des traces de flavonoïdes et d’anthocyanosides. Des alcaloïdes pyrrolizidiniques ont aussi été identifiés ; l’amabiline et thésinine, entre autres, sont toxiques.

L’huile de bourrache, obtenue par expression à froid des graines, est riche en oméga 6 notamment en acides linoléique et ϒ-linolénique ainsi qu’en vitamines liposolubles A, D, E, K.

Ses propriétés médicinales

Les sommités fleuries de bourrache sont connues, depuis la nuit des temps, pour être diaphorétiques ce qui signifie qu’elles stimulent la transpiration. Elles sont aussi diurétiques, adoucissantes, grâce à la présence de mucilages et anti-oxydantes. Elles sont traditionnellement utilisées pour soulager les affections bronchiques aigües bénignes et pour faciliter l’élimination rénale de l’eau. Cependant, la présence d’alcaloïdes rend leur utilisation délicate.

L’huile de bourrache, prise par voie orale ou locale, améliore l’élasticité de la peau ainsi que sa résistance face aux agressions extérieures. Elle possède aussi des vertus anti-inflammatoires interessantes.

La bourrache dans nos assiettes !

Dans le sud-est de la France, de Monaco à Menton, les raviolis à la feuille bourrache emplissent les étals des marchés. Pour le bonheur de nos papilles, cette recette traditionnelle a été revisitée par Alain Ducasse avec son plat « Ravioles de bourrache et blettes à la ricotta ». Tandis que les fleurs ont une saveur qui rappelle celle des huitres.

Un côté yin, un côté yang !

La bourrache est une de ces plantes qui ne délivrent tous ses secrets qu’une fois arrivé à ses pieds. D’aspect austère au premier coup d’œil, elle cache, en son sein, une des plus belles fleurs du règne végétal. Sa composition chimique est aussi ambigüe que son aspect. Elle possède de nombreuses molécules intéressantes mais la présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques incite à s’en méfier.

 

Je vous adresse toute ma chaleureuse bienveillance et vous dis, cher(e)s ami(e)s des plantes, à très bientôt !

Dr Pascale Gélis Imbert – L’Actu au naturel